Ce championnat, c’est l’occasion de faire connaître le ski augmenté, mais surtout de faire participer absolument tout type de rider : « N’importe qui peut venir, à partir du moment où il possède un exosquelette. On est en train de travailler sur des systèmes de compensation, puisque l’on compte aussi des personnes handicapées, qui vont être classées aux côtés de personnes valides. Au final, nous n’avons pas de catégories différenciées. »
Et c’est — surtout — un championnat totalement libre et détaché de toute organisation : « On est hors fédération, et l’on s’est auto-proclamé Championnat. Cette pratique n’est reconnue nulle part. Ainsi, pour tout ce qui est notation, on s’est basé sur une flèche type ESF, en version rallongée (…) On voulait la précision et la vitesse du racing, en montrant qu’avec un exosquelette on pouvait améliorer la durée de la pratique. »
L’exosquelette n’est pas en mesure de booster d’emblée toutes vos performances, mais vous offre une plus grande résistance (à la fatigue, entre autre). Plus résistant — pour ne pas dire invincible — vous pouvez vous entraîner plus longtemps. D’ailleurs, le fait de pratiquer sur des sessions plus longues peut vous permettre de gagner en masse musculaire (à défaut d’en perdre, ce que beaucoup appréhendent en raison du soutien et du confort apportés par l’exosquelette).
Plus jamais sur les rotules (ou presque)
Si l’engin vous séduit, sachez qu’il est — en plus d’être efficace — très facile à porter, nous affirme Ophélie : « L’exosquelette vient s’attacher sur le sommet de votre chaussure. Ensuite, vous enfilez une espèce de baudrier qui vient vous prendre aux hanches. Entre les deux, il y a tout un système de ressorts que vous actionnez plus ou moins, et qui soulagent vos articulations. On peut aller jusqu’à 70% du poids de corps en moins, donc si vous pesez 100 kg, et bien vos genoux ne travaillent plus qu’avec 30 kg. Ça fait une différence énorme. »
Dans ce contexte, est-ce qu’on peut se dire qu’un rider, de base excellent, puisse dépasser ses limites grâce à ça ? Pas tout à fait : « Oui et non, ça reste une assistance technique avec laquelle vous allez peut-être retrouver une force physique dans vos appuis que vous n’aviez plus forcément. Là-dessus, l’exosquelette peut vous aider. Maintenant, cela ne va pas vous faire passer de la première à la troisième étoile du jour au lendemain. » précise Ophélie.
Un skieur augmenté doit donc faire preuve des mêmes qualités qu’un rider lambda : « On exige d’un skieur muni d’un exosquelette les mêmes qualités qu’un skieur qui n’en a pas. Il faut toujours être technique, équilibré sur le Géant, maîtriser des virages coupés et avoir une belle lecture de trajectoire. »